LES FOURS DE POTIER : ST-LOUP, LA BOSQUE ET ST-PIERRE

Le site de la chapelle St-Loup nous réserve encore des découvertes…!

Nous connaissions grâce aux travaux de Georges Bérard qu’à l’emplacement de la chapelle et ses environs,  un établissement gallo-romain, villa ou sanctuaire, pré-existait. Il avait dégagé en 1973,  d’importants  vestiges architecturaux , des éléments de colonnes dont deux sont conservés au dépôt lapidaire de l’église, ainsi qu’un fragment d’inscription  monumentale.

A l’est de la chapelle de nombreux autres témoins confirment l’occupation de ce site durant l’époque  romaine mais également à l’époque  médiévale. Lors de travaux dans ses vignes, en 2007, il découvre les restes d’un four de potier. Il a pu alors les étudier avec l’aide de sa  petite fille et d’une archéologue. D’ailleurs, tout à côté, il y a quelques années déjà, des vestiges d’au moins deux autres bâtiments et quelques  céramiques grises avaient été remarqués. D’autres fours à Cabasse furent mis au jour par Georges Bérard, un à La Bosque, l’autre à St-Pierre. Ces trois ensembles, à peu près contemporains présentent de fortes similitudes, seul celui de St-Loup a été aménagé directement dans un substrat plus tendre. Abandonné volontairement, il a, à l’époque médiévale, beaucoup été utilisé. En effet, 1140     fragments de   céramique commune grise, en pâte kaolinitique ont été recueillis. Ces déchets  de teinte gris clair à très clair, après des essais de recollage n’ont pas permis de reconstituer des poteries  complètes.  Toutefois, les chercheurs ont mis en évidence, après analyse, des formes  de plusieurs types de pots connus en Provence durant l’an mil, des jarres, des fonds de bols, d’assiettes, cruches,     bouteilles ?… La seule pièce parfaitement reconstituée est un petit vase. Très peu de ces fragments  portaient un décor.  L’autre intérêt de cette découverte repose sur les quinze échantillons analysés par fluorescence des rayons X au Laboratoire de céramologie de Lyon. Un corpus des productions de Cabasse avait déjà été établi suite aux fouilles des deux fours. La Bosque, en 1965, contenait 3700 tessons qui se  répartissent en deux groupes (pots à rebord en    poulie ou bandeau— pots à rebord simple, des fonds et des  formes rares). Celui de St-Pierre contenait 561 tessons des mêmes types que le four de la Bosque. Il faut leur rajouter le silo des Aires situé à 20 mètres du four de St- Pierre qui, lui, contenait 135 tessons ainsi que 600g d’ossements de porc et bœuf de la période médiévale. Suite à ces analyses, les  productions de Cabasse se caractérisent par des   teneurs  relativement élevées en    alumine, en titane, en terres rares, et en fer. Une chronologie plus fine, corroborée par l’analyse au carbone 14, d’un fragment de charbon de bois recueilli dans le foyer de St-Loup,  permet maintenant de mieux préciser les dates de  cet ensemble de pièces, soit 10ème siècle et 11ème siècle.

(résumé article paru dans le Bulletin Archéologique de Provence, 33, 2010, avec  l’autorisation de Mr Georges BERARD)

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